Pour voir d'autres videos cliquez sur ce sigle dans la vidéo.
Pour un CCLP outillé, uni et crédible.
Il faut aussi nommer ce qui affaiblit trop souvent la portée du CCLP : le manque de formation, de préparation, et parfois de clarté sur le rôle à jouer. Les membres ne reçoivent aucune base juridique, ni sur les droits des locataires, ni sur les obligations des SLSP, ni sur les recours possibles. Beaucoup ignorent les textes essentiels qui devraient pourtant guider leur action : le Code wallon du logement et de l’habitat durable, l’arrêté du 31 janvier 2008 sur le fonctionnement du CCLP, et bien sûr le Code civil, colonne vertébrale de toute relation contractuelle entre bailleur et locataire. Certains ne prennent même pas la peine de lire ces textes. Ils arrivent donc en réunion sans repères, face à des interlocuteurs aguerris, parfaitement informés de leurs marges de manœuvre. Le dialogue est déséquilibré dès le départ.
À cela s’ajoute une confusion fréquente entre engagement collectif et préoccupations personnelles. Des membres, parfois sincères mais mal préparés, transforment les réunions en scènes où leurs frustrations individuelles prennent le dessus. Ils évoquent leur propre dossier, leur conflit, leur ressentiment, oubliant qu’ils sont censés porter une parole commune. D’autres se coupent la parole, se contredisent devant la SLSP, offrant à celle-ci un spectacle désorganisé et une excuse idéale pour ne pas les prendre au sérieux.
Il est donc essentiel de rappeler que siéger au sein d’un CCLP, ce n’est pas représenter son immeuble, sa rue ou son quartier, mais bien l’ensemble des locataires du patrimoine géré par la SLSP. Cela implique une vision élargie, une capacité à dépasser ses propres intérêts pour défendre des principes, des droits, et des situations qui ne nous concernent pas directement mais relèvent de la même logique d’injustice ou de dysfonctionnement. Être membre du CCLP, c’est accepter de porter une responsabilité collective, de parler au nom de tous, y compris de ceux qui n’ont ni voix ni relais. C’est aussi comprendre que chaque intervention publique engage l’image du groupe, et que toute prise de parole doit s’inscrire dans une stratégie commune.
- Bernard Lebbal